lundi 2 novembre 2009

District 9

De nos jours, en Afrique du Sud, l’agent Wikus van der Merwe en bon fonctionnaire obéissant de la MNU, société militaire privée, est missionné pour déloger les « non humain » du District 9. C’est dans l’urgence que ce camp de réfugiés, un peu particuliers, fut créé et confié à la MNU, 28 ans auparavant, pour accueillir ceux dont le vaisseau avait échoué entre deux airs de notre ciel. Les portes de celui-ci, cédant aux multiples assauts militaires, renfermaient en effet toute une population d'extraterrestres sous-nutris, à l'article de la mort. On découvrit, également à bord, un véritable arsenal qu'eux seuls pouvaient faire fonctionner ; une énigme génétique qui a toujours animé la convoitise de la MNU et de certains groupuscules dissidents sud-africains.
Mais la cohabitation inter-espèce est de plus en plus conflictuelle et la guerre civile n'est pas loin d'éclater. Pour éviter le pire, le gouvernement et la MNU organisent une évacuation "en règle" du District 9, vers un camp isolé et plus militarisé. Mais lors de sa mission, l'agent van der Merwe se retrouve par accident, au contact d'une subtance extra-terrestre. Après deux ou trois spasmes, il se pense sorti d'affaire mais le soulagement laisse vite place à l'effroi : ses gènes sont en pleine mutation. Le voici donc devenu l'être le plus intéressant du monde aux yeux de la MNU et des rebelles, l'enfer peut commencer...

Immerger le spectateur, dès le départ, dans un monde censé être le sien, à coup de vrais faux reportages-télé efficaces, aurait pu être une bonne idée. Cependant, mis devant le fait accompli par un développement voulu non assommant et qui s'avère au final trop brutal, celui-ci ne fait que subir cette datation originale. Toute la phase d'introduction en devient alors peu crédible et dessert l'empathie pourtant recherchée. Pas d'inquiétude, le cerveau, faisant bien ce qu'il veut, s'arrange de cette contrainte et pose l'action dans un temps inconnu qui lui permet d'apprécier la suite du film... Durant lequel, d'ailleurs, on sera forcé de noter que les aliens, aux allures de gambas désaffectées, ont été finement étudiés. Le choix de leur esthétique est si judicieux, que c'est étonnamment par ce biais-ci que se joue le réalisme des scènes.
Malgré un scénario plutôt faible, animé de fausses complications comme de véritables facilités, le spectateur est constamment tenu en haleine, au moyen d'une mise en scène rebondissante et colorée, et grâce à l'excellente performance de Sharlto Copley. L'acteur principal fait effectivement évoluer son personnage de façon imperceptible alors qu'il passe du blanc au noir :
l'employé heureux, voire niais, du début se métamorphose en animal acculé par la crainte, élaborant des réactions dont on l'aurait cru incapable, et cela, en toute cohérence.
En bref, voici un bon film de science-fiction dont la qualité divertissante est indéniable mais qui aura malheureusement dû bâcler sa fin pour convenir aux codes, pourtant éculés, des films d'action américains à gros budgets.

DISTRICT 9
Sortie le 16 septembre 2009
Réalisé par Neill Blomkamp
Avec Sharlto Copley, David James (II), Jason Cope
Long-métrage américain, néo-zélandais.
Genre : Science fiction
Durée : 1h50 min