vendredi 19 février 2010

Skip the Use passe l'entrée

Hier soir, Skip The Use est venu tanner la Maroquinerie de Paris devant un public prenant joyeusement de bonnes couleurs. Le petit groupe de rock lillois qui monte, qui monte a effectivement renoué, quelques dix ans plus tard, avec une des scènes qu'il avait fréquentée dans sa punk jeunesse. Il était heureux de la retrouver et l'a bien montré.

C'est après 40 minutes d'une première partie orchestrée par Ladylike Dragon, que la fine équipe de Skip the Use prend place. Et ce n'est pas peu dire. Pas d'intro, on rentre sans façon dans le vif du sujet et c'est tant mieux.
Voici donc les cinq garçons, portés à bout de bras tatoués par l'énergie d'un seul : Matt, le chanteur. En bon hyperactif, survitaminé de surcroît, celui-ci envahit l'espace de ses sauts, spasmes et cabrioles, auxquels le tee-shirt ne survivra qu'un morceau et demi. Toute cette agitation ne déstabilise pourtant pas une voix qui reste forte et claire, surfant parfois sur un style à la Damon Albarn - saupoudré d'accents nigga - dont ils ne cachent d'ailleurs pas l'influence, en reprenant Song 2 des Blur, au beau milieu du set, juste pour le fun.
Entre petits bains de foule et bisous transpirants aux chanceux du premier rang, Matt, ce petit rigolo nerveux nous clame son ska-punk festif au moins aussi remuant que lui, le tout en anglais et accompagné de ses fidèles compagnons qui, en comparaison (forcée) paraissent bien calmes malgré les lancés de dreads locks du bassiste.
On pourrait d'ailleurs se demander si une telle démonstration scénique ne nous ferait pas oublier la musique elle-même ! Mais non, c'est simplement qu'on est bien, là, à pomper tout ce carburant facilement assimilable par l'organisme. L'ensemble roule comme sur un skateboard et puis c'est tout.

En revanche après une heure de concert (et non, pas plus) on réalise que les morceaux se dégagent finalement mal les uns des autres... Au moins on ne pourra pas leur reprocher de ne pas avoir une griffe bien à eux, et une griffe qui file une claque !
En tous cas, en continuant sur cette voie, qu'ils nous rechargent à bloc ou bien qu'il nous exténuent, Skip the Use n'a plus que quelques portes à enfoncer avant de casser la baraque.