
Mais c'était bien là, en plein air, que le défilé le plus intéressant avait lieu : celui des 80 couvertures les plus marquantes de Vogue parues depuis la naissance du célèbre magazine, en 1920.
Dans une installation simple mais efficace, à la manière d'un mannequin, le visiteur déambule sur les Champs-Élysées comme sur un podium; de chaque côté les covers l'observent, tels les privilégiés de la front row, et une fois arrivé au bout, il tourne irrémédiablement les talons pour faire chemin inverse et se montrer aux versos des covers déjà croisées qui lui dévoilent de nouveaux visages.
Tour à tour corrosives, féministes ou provoquantes mais toujours esthétiques, engagées et témoins d'une époque, ayant sollicité le talent de nombreux grands artistes - tels que Chagall, Benito, Robert Doisneau, David Hockney, Joan Miró, Andy Warhol ou encore Salvador Dali - pour illustrer leurs points de vue, ces couvertures nous offrent alors un voyage dans une France oubliée, parfois ignorée, et cela durant quelques centaines de mètres, en nous rappelant que la voix de la mode et son influence n'ont jamais été réellement futiles, en nous apprenant que sous le régime de Vichy, en signe de contestation, le magazine n'est pas paru et en nous faisant finalement regretter le souffle de rébellion qui animait le Vogue il n'y a pas si longtemps et qui, aujourd'hui, tend à s'effacer pour faire la part belle aux paillettes...
Du 1er octobre au 1er novembre 2009
Avenue des Champs Elysées, Paris
Entrée libre
Belle analyse, Suri, bravo !
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