lundi 5 avril 2010

Nosfell, l'expérience

Le soir du 27 mars, dans le cadre du festival Chorus, le Magic Mirror – scène éphémère installée sur le parvis de la Défense – accueillait les têtes d’affiche Nosfell et Izia précédées du groupe The bewitched Hands on the Top of our Heads. Si, si. Et si chacun d’eux nous a bien envoyé des décharges de rock, avec une patte et une ambiance propre, pas de doute, Nosfell pose la griffe bien plus haut…

Pierre Le Bourgeois au violoncelle et à la basse, et Orkhan Murat à la batterie sont venus assister le joyeux drille Nosfell pour près d'une heure d'un set pour le moins inhabituel...
D'abord, sans crier gare c'est l'hyper puissance de la grosse caisse qui vient nous percuter pour ensuite s'emparer de notre être tout entier. Puis le jeu enchanteur du violoncelle surgit pour nous tourmenter quand le coup de grâce nous est donné par Nosfell en personne. Ou plutôt tout en personnages…
Au fil de la représentation Nosfell joue effectivement de sa voix pour la panacher d'identités fortes, faisant alors dans la dissonance harmonieuse. Cette voix si douce, voire fragile, se mue en profondément sombre et écorchée pour bondir, ensuite, vers un hyper aiguë sautillant, laissant lui-même place à un grave agressif quasi métal qui, enfin, se renverse en divine diva. C’est indéniable, Nosfell nous livre là une performance vocale à la fois intime et éclatante de contrastes.
Mais la polyvalence de ce troubadour de l’expérimental ne se limite pas aux fluctuations de sa voix. En une heure de temps, il aura gratté les cordes de trois guitares différentes : les basiques sèche et électrique mais aussi la très folklo cigar box ! Le mélange des instruments, et notamment l’association peu commune du violoncelle à la guitare électrique et à la batterie, rend, sur scène, un son classique et rock pour le moins déstabilisant et carrément envoûtant. Quant à la rythmique, elle est orchestrée d’abord par une batterie dont les frappes syncopées tournent au tribal, mais également par un human beat claquant et grondant, enregistré en direct par Nosfell puis samplé, parfois enrichi et toujours entêtant.

Ce soir là, Nosfell et ses acolytes nous ont offert un voyage musical qui semblait aller au-delà des frontières terrestres mais qui, en réalité, nous a ramené au plus profond de nous-même, nous réconciliant alors avec un instinct purement réjouissant…
Expérimental, brut et sophistiqué à la fois, mais surtout inqualifiable, un live de Nosfell est tout simplement une expérience qu’il faut se donner la chance d’apprécier.
En bref : osez !

www.myspace.com/nosfell
www.nosfell.com

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire